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Poèmes et Poésies

Démarré par fleurose, 27 Mai 2011 à 19:49:46

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bbchaton

« Chaque nouvelle lecture d'un poème ancien fait un poème nouveau. »
de Macha Séry

bbchaton

L'habitude

La tranquille habitude aux mains silencieuses
Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ;
Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres
Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;

Les plus nobles chagrins, qui voudraient se défendre,
Désireux de durer pour l'amour qu'ils contiennent,
Sentent le besoin cher et dont ils s'entretiennent
Devenir, malgré eux, moins farouche et plus tendre ;

Et, chaque jour, les mains endormeuses et douces,
Les insensibles mains de la lente Habitude,
Resserrent un peu plus l'étrange quiétude
Où le mal assoupi se soumet et s'émousse ;

Et du même toucher dont elle endort la peine,
Du même frôlement délicat qui repasse
Toujours, elle délustre, elle éteint, elle efface,
Comme un reflet, dans un miroir, sous une haleine,

Les gestes, le sourire et le visage même
Dont la présence était divine et meurtrière ;
Ils pâlissent couverts d'une fine poussière ;
La source des regrets devient voilée et blême.

A chaque heure apaisant la souffrance amollie,
Otant de leur éclat aux voluptés perdues,
Elle rapproche ainsi de ses mains assidues,
Le passé du présent, et les réconcilie ;

La douleur s'amoindrit pour de moindres délices ;
La blessure adoucie et calme se referme ;
Et les hauts désespoirs, qui se voulaient sans terme,
Se sentent lentement changés en cicatrices ;

Et celui qui chérit sa sombre inquiétude.
Qui verserait des pleurs sur sa douleur dissoute,
Plus que tous les tourments et les cris vous redoute,
Silencieuses mains de la lente Habitude.


Auguste ANGELLIER   (1848-1911)

bellparole

Un sourire,

Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire, soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.

Raoul Follereau.
Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme est un sentiment qui manque à l'amour : la certitude.

(Honoré de Balzac)

bbchaton

Nocturne

La nuit écoute et se penche sur l'onde
Pour y cueillir rien qu'un souffle d'amour ;
Pas de lueur, pas de musique au monde,
Pas de sommeil pour moi ni de séjour.
Ô mère, ô Nuit, de ta source profonde
Verse-nous, verse enfin l'oubli du jour.

Verse l'oubli de l'angoisse et du jour ;
Chante ; ton chant assoupit l'âme et l'onde
Fais de ton sein pour mon âme un séjour,
Elle est bien lasse, ô mère, de ce monde,
Où le baiser ne veut pas dire amour,
Où l'âme aimée est moins que toi profonde.

Car toute chose aimée est moins profonde,
Ô Nuit, que toi, fille et mère du jour ;
Toi dont l'attente est le répit du monde,
Toi dont le souffle est plein de mots d'amour,
Toi dont l'haleine enfle et réprime l'onde,
Toi dont l'ombre a tout le ciel pour séjour.

La misère humble et lasse, sans séjour,
S'abrite et dort sous ton aile profonde ;
Tu fais à tous l'aumône de l'amour :
Toutes les soifs viennent boire à ton onde,
Tout ce qui pleure et se dérobe au jour,
Toutes les faims et tous les maux du monde.

Moi seul je veille et ne vois dans ce monde
Que ma douleur qui n'ait point de séjour
Où s'abriter sur ta rive profonde
Et s'endormir sous tes yeux loin du jour ;
Je vais toujours cherchant au bord de l'onde
Le sang du beau pied blessé de l'amour.

La mer est sombre où tu naquis, amour,
Pleine des pleurs et des sanglots du monde ;
On ne voit plus le gouffre où naît le jour
Luire et frémir sous ta lueur profonde ;
Mais dans les coeurs d'homme où tu fais séjour
La couleur monte et baisse comme une onde.

Envoi

Fille de l'onde et mère de l'amour,
Du haut séjour plein de ta paix profonde
Sur ce bas monde épands un peu de jour.

Algernon Charles SWINBURNE   (1837-1909)

shade

Pablo Neruda - Il meurt lentement


Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!




bbchaton



    Jean-Antoine de BAÏF   (1532-1589)



Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève

Mets-moi dessus la mer d'où le soleil se lève,
Ou près du bord de l'onde où sa flamme s'éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n'atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;

Mets-moi en long ennui, mets-moi en joie brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;

Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaie lumière ;

Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.

bbchaton

Coeur prisonnier, je vous le disais bien

Rondeau

Coeur prisonnier, je vous le disais bien,
Qu'en la voyant vous ne seriez plus mien
Si j'eusse eu lors le sens de vous entendre...
Moi qui eût pu deviner ni attendre
Qu'un si grand mal advînt d'un si grand bien ?

Puisqu'ainsi est, bienheureux je vous tien
D'être arrêté à si noble lien,
Pourvu aussi qu'elle vous veuille prendre


Antoine HEROËT   (1492-1568)
Coeur prisonnier.

Mais si vous laisse, aussi ne vous retien,
Et si sais bien qu'ailleurs n'aimerez rien ;
Ainsi mourrez n'ayant à qui vous rendre ;
Dont elle et moi serons trop à reprendre,
Mais elle plus, que plus vous êtes sien,
Coeur prisonnier.

nordiq





Combien tu vends ta liberté ?
Dis, combien tu vends ta poésie ?
Moi j'ai même vendu mon âme au diable, pour ton sourire
      [...]
Et qu'importe les directions
Jusqu'au delà de la limite
Tous les chemins mènent à tes yeux
Tous les chemins mènent à la fuite

         oooooooooooooo

J'aurais aimé t'aimer comme on aime le soleil
te dire que le monde est beau et que c'est beau d'aimer
J'aurais aimé t'écrire le plus beau des poèmes
et construire une empire juste pour ton sourire
Devenir le soleil pour sécher tes sanglots
et faire battre le ciel pour un futur plus beau
Mais c'est plus fort que moi,
Tu vois, je n'y peux rien,
Ce monde n'est pas pour moi,
Ce monde n'est pas le mien

         oooooooooooooo

Il y aussi, toujours dans le même livre :
"Savez-vous ce que ressent un oiseau lorsqu'un chasseur lui tire dessus, lorsque son corps percé de mille blessures ne lui répond plus, lorsque ses plumes arrachées par les plombs tournoient dans le ciel autour de lui, lorsque ses ailes pendent, inutiles ?
Il souffre.
Il souffre et il tombe."

          ooooooooooooo


  

nordiq

#143



   
   
LE SON DE TA VOIX   
   
        
Je l'ai entendu pour la première fois
avec douceur tu t'es exprimé
comme une caresse tes mots je les perçois
de toi de moi vouloir s'imprégner
par ta chaleur s'en dégager
du je au tu du toi à moi s'entremêler
a l'écoute d'un son s'en absorber
mon imagination vagabonde et m'inonde
jusqu'à te sentir si près de moi
nous deux seuls dans un autre monde
merveille de la magie, t'écouter toi
je me laisse envahir par mes émois
un désir de n'entendre que ta voix
un voile sur ton visage le dissimule avec pudeur
la vraie beauté est celle du coeur
 
- Cloclo -


  

nordiq


     
     UNE LARME D'AMOUR   

      
   
        
Quand ton souffle me frôle
quand ton épaule touche mon épaule
quand j'entend ta voix je frissonne
et pourtant il n'y a personne
il y a dans mon âme tout au fond de mon coeur
des larmes de bonheur
des larmes que tu ne vois jamais
qui roulent en secret, des gouttes de larmes
qui ont laissé tout au long de mes joues
des traces qui me condamnent à jamais
 
- Michel -

  

nordiq



        JOYEIUX  ANNIVERSAIRE  A CEUX QUI SONT NES  LE 24 ET  SPECIALEMENT LE 25 MAI


Ma chère fille
Si ta vie était automne,
tu serais pomme,

Si ta vie était chance,
Tu serais Balance,

Si ta vie était passion,
Tu serais Cupidon,

Si ta vie était amour,
Tu serais toujours,

Si ta vie était questions,
Tu serais solutions,

Si ta vie était tristesse,
Tu serais allégresse,

Si ta vie était maison,
Tu serais fondations,

Si ta vie était conversation,
Tu serais élocution,

Si ta vie était art,
Tu serais fard,

Si ta vie était dévouement,
Tu serais maman,

Si ta vie était apparence,
Tu serais élégance,

Si ta vie était profondeur,
Tu serais coeur,

Si ta vie était travail,
Tu serais bataille,

Ta vie est un cadeau,
Regarde vers le haut,

Ta vie est pureté,
Regarde vers l'Éternité,

Ta vie est féconde,
Accomplis-toi en mettant beaucoup de bébés au monde !

Maman qui t'aime ..
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nordiq







   
Regard
Le regard d'une femme,
La douceur et la flamme,
Qui embrase mon âme,
Qui annonce la gamme,
Du sourire et des larmes,
Symphonie qui me charme...





La Femme

Présence d'une femme à l'entour,
Euphémisme du mot amour,

Divine création, ma moitié,
En mon âme toujours alliée,

Mon regard sans cesse étonné,
Sensations par son corps crées,

Parfois si fragile, enfant,
Souvent nous désoriente, pourtant,

Intuitions souvent justifiées,
Sixième sens à leur peau lié,

Valeurs dans l'amour à donner,
Sentiments imposés, psyché,

Au labeur encore diminuée,
Liberté depuis peu, huée,

Douceur de deux mots, je t'aime,
Comme l'homme pour vivre sème.






Rêve

Je brûlais déjà pour elle,
Inconnue elle était celle,
Que chaque nuit j'imaginais,
Je m'endormais dans ce secret.

Son beau regard posé sur moi,
Elle devenait ma seule loi,
Et tous mes sens me dominaient,
Car je savais, je l'adorais.

Les senteurs fines de son corps,
Jetaient alors sur moi leur sorts,

La douceur chaude de sa peau,
Hissait toujours mon coeur plus haut,

Au paroxysme du senti,
Un jour c'est vrai je défaillis,

Anéanti, le souffle court,
Je devinais un tel amour,

Feu d'artifice pour sa vie,
Bouquet final dans notre lit,

C'était ma femme, c'était ma vie,
Chaleur, bonheur, tendresse qui,
Par son toucher et son sourire,
Montait ma joie à en mourir.

Ses cheveux fins flottaient au vent,
Ils m'invitaient à ce serment,
Plus qu'un mariage assurément,
Une vie à deux tout simplement.

Je n'étais plus que son enfant,
J'étais bien plus que son amant,
Nous n'étions qu'un apparemment,
Brillant de feux comme un diamant.

Après la mort au firmament,
Tels deux anges en arrivant,
Toujours unis comme deux aimants

Alors mon âme s'ensorcelait,
Alors mes yeux s'émerveillaient.














  

nordiq

 


Une amie

Ambivalence des sentiments,
C'est une amie apparemment,

Soirées, déjeuners, cinémas,
Rencontres, parler de son cas,

Confessions intimes vraiment,
Ce rôle me va comme un gant,

Celui du copain prévenant,
Je ne sais où situer pourtant,

La part de l'ami, de l'aimant,
je n'y pense pas trop souvent,

Je laisse la vie me mener,
Au gré du hasard engendré,

Advienne que pourra je le sais,
Je vois son regard, je lui plais........









  

nordiq

#148





           Ma Fille

Mon bébé a eu ce jour un nouveau-né,
Il me ressemble, regardez bien il a mon nez !

Je ne pensais pas, c'est incroyable , la vie me fouette,
C'était hier ma fille jouait avec ses couettes.

Je la revois, tournée rieuse sur son manège,
Et la voilà, la première fois fendre le neige.

Sa petite main me serrait fort, là-bas l'école,
Il faut manger, finis ton bol !

C'est mon enfant, ma petite reine, qu'as-tu fait là ? !
Je ne voulais pas, je n'y pensais pas et puis voilà !

Je pleure, je ris, je ne sais plus, je ne sais pas,
Oui mais tout cela, je le fais seul sans qu'elle me voit.

Je suis idiot, c'était hier, un beau dimanche,
Je la revois belle et gracieuse en robe blanche,

En compagnie d'un étranger, d'un kidnappeur,
J'étais heureux en apparence, mal à mon coeur,

Voilà ma femme qui me regarde et me sourit,
Je tourne la tête, embrasse ma fille... là j'ai compris....










  

nordiq










La cerise

Belle cerise à ton arbre attachée,
La lumière vive du soleil excité,
S'épanche et caresse ta peau empourprée.


La sève divine en ton corps épanoui,
Bouillonne d'espoir en ton âme éblouie,
Comme un coeur étonné à l'annonce d'un oui.

Un dilemme inconnu en toi apparaît,
Connaître la terre ou rester tu ne sais,
Car tu aimes celui qui enfant te portait.

Mais le cycle de dieu chaque fois s'accomplit,
Afin que mûrisse le noyau de la vie,
Qui germe patiemment et donne le fruit,

C'est pourquoi sol fécond toujours tu choisis,
C'est pourquoi tu désires accourir vers lui...........