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Contes d'ici et d'ailleurs

Démarré par bunni, 18 Septembre 2012 à 00:22:36

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bunni


bbchaton

L'arbre aux fourmis

Aux temps des origines, le jour éclatant ne cédait jamais place à la nuit.
Jamais on ne voyait monter la lune dans le ciel sombre. Où peut-être décrivait-elle sa course en secret, masquée par la lumière éblouissante ?

Seul, bien vivant, dressé dans l'immensité, sans souci du temps, se déployait l'arbre du monde. Il se
nourrissait des vents changeants de l'atmosphère : le vent de soleil faisait miroiter ses feuilles,
celui de pluie y laissait tambouriner ses gouttes et le désaltérait.
Une colonie de fourmis avait élu domicile sur l'arbre. C'étaient les seuls animaux vivant en ces temps
anciens. Elles se suivaient en procession sur le tronc, continuaient jusqu'au bout des branches et se
régalaient des feuilles.
Le vent de soleil, le vent de pluie, l'arbre du monde et les fourmis, tous étaient issus du Verbe du Créateur.

Un jour, le vent de tempête décida de lutter avec l'arbre, pour voir qui serait le plus fort. Il déchaîna ses bourrasques et les enroula avec fureur autour de lui.
Le tronc se mit à tanguer, à craquer. L'arbre frémissait de toutes ses branches, s'arc-boutait sur ses
racines. Il semblait entraîné dans une danse endiablée.
Mais le vent se lassa brusquement de ce jeu et, le calme revenu, les fourmis se remirent à dévorer mécaniquement les feuilles, comme si rien ne s'était passé. Elles en dévorèrent tant et tant qu'à la
fin il n'en resta plus une.

Qu'allaient-elles manger à présent, sinon leurs propres excréments ?
Elles se mirent à les mastiquer avec ardeur, à les digérer de nouveau si bien qu'ils formèrent une
montagne aussi haute que l'arbre. C'était la terre.
Le vent de tempête souffla le froid sur la montagne et les excréments se transformèrent en pierres.
Il creusa des vallées et sculpta des crêtes. La glace et la gelée blanche firent leur apparition.
Pour s'amuser, le vent se mit alors à souffler le chaud : les glaces fondirent, les eaux déferlèrent
de la montagne, noyant toutes les fourmis sur leur passage. Puis grâce au vent d'humidité, les
racines de l'arbre se déployèrent dans le sol et des pousses tendres jaillirent de l'humus.

Le Verbe créateur fit naître les animaux à sang froid et à sang chaud, puis les hommes et les femmes.
Il donna à chaque oiseau son cri, au renard, son glapissement, et à l'Homme, la parole.

Extrait de Aux commencements du monde, Martine Corde-Cortez, Editions du Seuil, 2001

bunni

Le fantôme de l'arbre.

" Texte de Douglas Hyde puis traduit du Gaelique en Français par Georges Dottin"


Dans l'ancien temps, il y avait un homme qui s'appelait Pâdîn Ruadh 0'CeaIlaigh et qui demeurait au pied de la colline du Petit-Nêifin. Il était marié, mais il n'avait pas d'autre enfant qu'une fille, qui était aveugle de naissance. Voici le nom que lui donnaient les voisins: Nora Dall (Nora l'aveugle), et ils avaient l'idée qu'elle avait des rapports avec les bonnes gens. Pâidîn n'avait dans sa ferme que deux acres de terre, et pour cette raison, il était très pauvre; il était dehors chaque nuit, qu'il fît humide ou sec, froid ou chaud, il ne savait pas ce qui l'attirait dehors, mais il était d'une nature remuante et il ne pouvait pas rester chez lui.Dans l'ancien temps, les gens croyaient que tous les pûca et les fantômes de la terre sortaient la nuit de Samhain  pour détruire les mûres, et les gens n'auraient pas mis la moindre mûre dans leur bouche après cette nuit-là. Mais Pâidîn n'avait peur de rien au monde.
Une nuit de Samhain, Pâidîn sortit, comme il en avait l'habitude, et il marcha jusqu'à ce qu'il arrive à la hauteur d'une vieille cill (nom de l'enclos qui contient l'église et le cimetierre). Il y avait un arbre élevé dans la cill. La lune était dans son plein et elle donnait une belle lumière; Pâidîn regarda en l'air et il vit un homme grand qui sautait d'arbre en arbre. Tous les cheveux qu'il avait sur la tête se dressèrent et une sueur froide commença à couler sur son corps; il ne pouvait pas mettre un pied devant l'autre. Le fantôme sauta à terre, s'arrêta devant Pâidîn et lui dit:-       N'aie pas peur de moi, je ne te ferai aucun mal ; tu as bon courage et je vais te montrer la troupe des fées de Connacht (Connaught) et de Mûmhan (Munster) en train de jouer à la balle sur le sommet de la colline du Grand-Nêifin.
II saisit Pâidîn par les deux mains, le jeta sur son dos comme une femme jette un enfant d'un an, sauta sur l'arbre et, en route, d'arbre en arbre, jusqu'à ce qu'il arrive au sommet du Grand Nêifin et qu'il dépose Pâidîn doucement et mollement au sommet de la colline. La troupe des fées de Connacht et celle de Mûmhan ne furent pas longues à arriver; elles se mirent à jouer à la balle en présence de Padraic et du fantôme, et jamais homme vivant n'avait vu une chose aussi amusante: Pâidîn riait tant qu'il pensa éclater. À la fin, le roi de la troupe des fées de Connacht s'écria:
-       Hé ! fantôme des arbres, quelle est la troupe qui a gagné  la partie?

-       La troupe de Connacht, dit le fantôme.

-       Tu es en train de dire un mensonge, dit le roi de la troupe des fées de Mûmhan, et nous allons combattre avant d'abandonner la partie aux gens de Connacht.

Ils commencèrent à combattre et ce n'était pas un combat pour rire qu'ils livrèrent, on brisa des crânes, des mains et des pieds et la colline fut rouge de sang. Le roi des fées de Mûmhan jeta un cri à la fin, et dit:

-       Paix, je vous cède la victoire cette fois-ci, mais nous combattrons de nouveau la nuit de Bealtaine.

Alors le fantôme des arbres dit aux deux rois:

-       Payez cet homme en vie que j'ai amené ici, vous n'auriez pas pu jouer à la balle sans lui.
-       Tu dis vrai, dit le roi de la troupe des fées de Connacht, et il tendit une bourse d'or à Pâidîn.

-       Je ne serai pas moins généreux que lui, dit le roi de la troupe des fées de Mûmhan, et il lui tendit une autre bourse, et en un tour de main, les deux troupes disparurent.

Alors le fantôme lui dit :

-       Tu as pas mal d'argent maintenant, y a-t-il quelqu'autre chose que tu désirerais?

-       Oui, en vérité, il y en a, dit Pâidîn : j'ai une fille qui est aveugle de naissance, et je voudrais bien qu'elle vît clair.

- Elle verra clair avant que le soleil ne se couche, demain soir, dit le fantôme, si tu suis mon conseil. Il y a un petit buisson qui croît sur la tombe de ta mère; prends-en une épine et enfonce-la dans la pustule qui est derrière la tête de ta fille, et elle verra aussi bien que toi; mais si tu racontes ton secret à n'importe quel homme vivant, elle deviendra aveugle de nouveau. Il est temps pour nous maintenant de nous en aller, car j'ai à te montrer ma demeure avant que tu ne retournes chez toi.

Alors, il prit Pâidîn des deux mains, il le jeta sur son dos et, en route, il ne s'arrêta pas jusqu'à ce qu' il le dépose sous le grand arbre, dans la cill, doucement et mollement. Puis il saisit l'arbre, le souleva et dit :

-       Suis-moi.

Pâidîn entra et le fantôme tira l'arbre après lui; ils descendirent un bel escalier et arrivèrent à une grande porte; il ouvrit la porte et ils entrèrent. Quand Pâidîn regarda autour de lui, il vit bon nombre de gens qui étaient morts dans son voisinage, des années auparavant; quelques-uns souhaitèrent la bienvenue à Pâidîn et ils lui demandèrent quand il était mort :
       Je ne suis pas mort encore, dit Pâidîn.

-       Tu plaisantes, dirent-ils, et s'il n'était pas vrai que tu es mort, tu ne serais pas ici au milieu de la troupe des trépassés.

Le fantôme s'approcha, et dit:

-       Ne crois pas ces gens-là; tu as une longue vie heureuse devant toi; viens avec moi maintenant; il sera temps pour toi de retourner à la maison. Voici pour toi un petit pot, et n'importe quand tu auras besoin de nourriture, frappe trois coups sur la pierre et dis : « Nourriture et boisson, et gens de service », et tu auras tout ce que tu désires, mais si tu t'en sépares, tu t'en repentiras. Voici aussi pour toi un petit sifflet, et, n'importe quand tu seras en détresse, souffle dedans, et tu seras secouru, mais, sur ton âme, ne t'en sépare pas.

Là-dessus, il enleva Pâidîn ; il le laissa sur la route et lui dit:

-       Sur ton âme, ne raconte à nulle personne vivante aucune des choses que tu as vues cette nuit.

Pâidîn alla chez lui, à la pointe du jour, et sa femme lui demanda où il avait passé la nuit.

-       Je n'ai pas flâné, dit-il.

Il déposa le petit pot et il dit :

- « nourriture et boisson »,

mais il avait oublié de frapper les trois. coups sur la pierre et il ne vint rien du tout; il se rappela alors, il frappa les trois coups et deux jeunes femmes sautèrent hors du pot, mirent la table, et dessus toutes sortes de choses à manger et à boire aussi bonnes que celles qui étaient sur la table du roi. Pâidîn et sa femme et Nôirîn Dall mangèrent et burent bien leur content et quand ils eurent fini, les jeunes femmes entrèrent dans le pot et Pâidîn mit la pierre dessus. Alors il dit à sa femme:

-       Nôirîn ne sera pas longtemps aveugle, je vais la guérir sans retard, mais ne me demande pas de renseignements à ce sujet, car je ne puis pas t'en donner.

-       Tu es en train de te moquer de moi, dit la femme, elle est aveugle de naissance.

-       Attends à voir, dit Pâidîn.

Et le voilà sorti, et il ne s'arrêta pas qu'il ne fût arrivé au buisson qui croissait sur la tombe de sa mère; il trouva l'épine et vint à la maison; il saisit Nôirîn, il enfonça l'épine dans la pustule et elle s'écria:

-       Je vois tout!

La mère se frotta les mains de joie et dit à Pâidîn :

-       L'amour et la veine de mon cœur, c'est toi; tu es l'homme le meilleur qu'il y ait au monde.

Ensuite, il frappa trois coups sur la pierre du petit pot et dit:

- «Nourriture et service ».

Ces mots n'étaient pas plus tôt hors de sa bouche que les deux femmes sortirent du pot; mirent la table devant Pâidîn, et dessus, toutes sortes de choses meilleures que celles qui étaient sur la table du roi ; ils mangèrent et burent, lui, sa femme et Nôirîn, tout leur content, et, quand ils eurent fini, les jeunes femmes mirent tout dans le pot, elles y entrèrent elles mêmes et Pâidîn mit la pierre sur le pot.

Le bruit se répandit que Pâidîn avait beaucoup de richesses, et tout ce qu'il désirait. Les gens furent remplis d'envie, et se dirent les uns aux autres qu'il n'était pas juste qu'il fût en vie, et ils formèrent un complot pour le tuer; mais il y avait parmi eux un ami; c'était le frère de la femme de Pâidîn, et celui-ci le prévint. Pâidîn mit le sifflet dans la bouche; il souffla dedans et peu de temps après, il entendit murmurer à son oreille: -       Sors, et prends les herbes qui sont dans ton jardin, au pied du mur ; manges-en et donne le reste à ta femme et à ta fille, et chacun de vous aura autant de fois la force d'un homme qu'il y a de cheveux sur vos têtes. Avec le maillet qui est sur le mur de ta maison, tu peux battre tout ce qu'il y a d'hommes dans la paroisse.

Au matin, le lendemain, les hommes et les femmes du village vinrent pour tuer Pâidîn ; ils l'appelaient Lorgadân  et Fearsidh (homme-fée) et dirent que s'il ne sortait pas, ils brûleraient la maison par-dessus sa tête. Pâidîn vint à la porte, leur dit de s'en retourner chez eux, qu'il n'avait fait de tort à aucun d'entre eux; mais rien ne pouvait les satisfaire, sinon le meurtre de Pâidîn. Pâidîn saisit le maillet et.la femme un manche de bêche et la fille un ribot de baratte et les voilà sortis; les gens qui étaient dehors autour de la. maison les attaquèrent, mais Pâidîn ne fut pas long à les mettre en déroute; il en laissa la moitié étendus par terre, et il ne lui causèrent pas d'autre désagrément à partir de ce jour.Il est vrai, le dicton, qu'une femme ne peut pas garder un secret, et ce même dicton devint vrai alors; la femme de Pâidîn parla du petit pot à une autre femme; celle-ci le raconta à une autre, en sorte que l'histoire passa de bouche en bouche jusqu'à ce qu'elle arrive aux oreilles du seigneur de la terre: celui-ci vint trouver Pâidîn et dit:

-       J'ai entendu dire que tu avais un pot merveilleux; montre le-moi.

Pâidîn lui montra le petit pot et alors le seigneur lui dit :

-       Montre-moi la vertu qui est en lui.

Pâidîn frappa trois coups sur la pierre du pot et dit:

- «Nourriture et service. »

Il n'avait pas plus tôt dit ces mots que les deux jeunes femmes sautèrent hors du pot et mirent la table avec de la nourriture et de la boisson dessus, devant Pâidîn et le seigneur.

- Par ma main, dit celui-ci, voilà un bon pot; il serait juste que tu me le prêtes un jour, car il y a des gentilshommes qui iront me rendre visite, un jour de la semaine qui vient.

Pâidîn réfléchit à ce qu'il ferait, et enfin il dit:

-       Le pot n'aurait aucune vertu si je n'étais pas présent.

       Tu peux venir, et tu seras le bienvenu, dit le seigneur de la terre, mais sois bien habillé.

-       Je le serai, dit Pâidîn, car il était fier d'être parmi les gentilshommes.

-       Lundi matin sois à ma maison, et sur ton âme ne me manque pas de parole, dit le seigneur.

Le lendemain, Pâidîn acheta un nouveau vêtement complet et quand il l'eut mis, il avait si bon air qu'il s'en fallut de peu que sa femme et sa fille ne le reconnussent pas. Le lundi matin, il prit avec lui le petit pot et il alla à la maison du seigneur. Il y avait là une grande réunion de gentilshommes; le seigneur fit entrer Pâidîn et le petit pot dans le salon, et dit:

-       Fais préparer de la nourriture et de la boisson que je voie s'il y en aura assez pour rassasier ces gentilshommes.

Pâidîn frappa trois coups sur la pierre du pot et dit:

- «Nourriture, boisson et gens de service.»

Sur-le-champ, six jeunes femmes sautèrent ensemble hors du pot, elles dressèrent une belle table, et dessus il y avait à boire et à manger toutes sortes de choses meilleures les unes que les autres.
Le seigneur invita alors les gentilshommes; ils entrèrent et ils furent pleins d'admiration quand ils virent la belle table et tout ce qui était dessus; ils mangèrent et burent leur content, mais bientôt, un sommeil lourd s'empara d'eux tous et quand ils s'éveillèrent, le toit de la maison avait disparu sans qu'on sût ce qu'il était devenu. Le petit pot, le sifflet et les deux bourses d'or de Pâidîn avaient disparu, et il était aussi pauvre qu'il avait jamais été.

Pendant qu'il était plongé dans le sommeil de l'ivresse, un lorgadân était venu qui avait emporté le tout, et le malheur tomba sur Pâidîn parce qu'il n'avait pas gardé le secret de son ami, le fantôme des arbres.





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Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme est un sentiment qui manque à l'amour : la certitude.

(Honoré de Balzac)

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Ce qui rend les amitiés indissolubles et double leur charme est un sentiment qui manque à l'amour : la certitude.

(Honoré de Balzac)


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Fables et contes traduits de la littérature arabe ancienne. par Fahd TOUMA   Professeur Enseignant de langue et civilisation arabes.
Les fables Orientales :
Si Jean de La Fontaine reconnait s'être inspiré largement d' Esope et de Phèdre, le professeur Fahd Touma dans son execellent recueil nous apporte la preuve que: La Fontaine , Florian et bien d'autres, ont eu recours aussi aux fables et contes arabes.
Et Fahd Touma nous donne beaucoup d'exemples tels que :


- la souris du logis et le rat du désert écrite par Al-Ibsihi s'est tranformée Le Rat des villes et le rat des champs par La Fontaine.


La souris du logis et la souris du désert.   


On raconte que la souris du logis vit la souris du désert dans la gêne et la peine ; elle lui dit :
-« Que fais-tu ici ? viens avec moi au logis car il y a toutes sortes d'opulence et d'abondance ». Alors la souris du désert
vint avec elle.
Mais voici que le propriétaire du logis qu'elle habitait lui tendit un piège, constitué par une brique au-dessous de laquelle il avait placé un bout de graisse. Elle se précipita pour prendre le gras, la brique lui tomba dessus et l'écrasa. La souris des champs s'enfuit, hochant la tête et, étonnée, elle dit :
-« Certes, je vois une grande abondance, mais aussi une grande affliction ; par conséquent, la santé avec la pauvreté me sont plus douces que la richesse qui conduit à ma perte. » Puis elle s'enfuit vers le désert
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